Promotion 2019, Concept Art, Montréal, Nantes
Lorsque j’étais gamin, j’avais toujours un crayon dans les mains.
Après ses études au sein de la première promo de Concept Art à l’école Pivaut, Pol Lerigoleur a intégré rapidement une imprimerie où il évolue notamment en tant que graphiste. Freelance, enseignant, musicien par ailleurs, le Nazairien n’a pas le temps de s’ennuyer et s’épanouit totalement.
Quel a été le parcours qui vous a amené à fréquenter une école d’art ?
Lorsque j’étais gamin, j’avais toujours un crayon dans les mains, j’étais très attiré par le dessin. Par ailleurs, j’ai un cousin qui avait étudié à l’école Pivaut dans les années 80. Quand je me suis rendu compte dans ma jeunesse qu’on pouvait en faire un métier, j’ai pensé intégrer une école après mon bac.
J’ai d’abord fait une prépa au Beaux-Arts à Saint-Nazaire. Ensuite, j’ai passé des concours dans diverses écoles nantaises. Pivaut était mon choix préférentiel. J’ai été admis en tronc commun après avoir passe le concours d’entrée.
Comment se sont passées les études et pourquoi avoir choisi Concept Art ?
Parce que l’année ou j’étais en arts appliqués on avait donc différents choix : illustrations, animation, etc…Cela ne m’intéressait pas vraiment. Néanmoins, il fallait se décider et en fait en fin de 3ème trimestre, Pivaut allait ouvrir une section Concept Art. Là, j’étais à la fois surpris et ravi.
Je jouais beaucoup au jeux vidéo avant et j’adorais le cinéma, Concept Art, c’était impeccable !
Quid de l’intégration dans le monde professionnel ?
J’ai acté mon diplôme en revenant à Nantes. J’espérais que les directeurs artistiques d’Ubisoft qui nous ont fait passer notre examen fin février 2019 avaient remarqué mon travail et fassent appel à moi. Ce ne fut pas le cas. J’étais un peu déçu ! J’ai continué à chercher du travail dans le milieu du développement visuel. En parallèle, je faisais des illustrations pour moi sur photoshop.
J’ai cherché des jobs partout. J’ai trouvé un travail en octobre 2019 dans une imprimerie à Saint-Nazaire en tant que graphiste et imprimeur. Je suis toujours dans cette société qui s’appelle Tirvit. Parallèlement, depuis janvier 2020, j’ai un numéro de Siret en tant que Concept Artist. Je peux travailler de mon côté. Je suis donc à la fois freelance et salarié.
Toute opportunité est bonne à prendre !
En fin d’études, direction Montréal pour six mois…quels souvenirs en gardez-vous ?
J’en retire encore la neige de mes bottes, on avait le pire froid de ces années-là. Plus sérieusement, c’était une très bonne expérience, nous étions vraiment en contact avec les studios avec lesquels on travaillait comme Le Cirque du Soleil ou Ubisoft.
On a eu la chance de visiter aussi les studios Framestore. Du coup, nous fréquentions les gens du milieu, du métier. Et comme nous avions de rendus à faire à ces personnes, les directeurs artistiques, les chefs de projet, cela nous mettait en situation par rapport à ce qui nous attendait l’année d’après.
A quels projets avez-vous participé là-bas ?
On a bossé sur Rainbow Six Siege notamment. Le directeur artistique Grégory Fromenteau venait faire un point chaque semaine avec chacun d’entre nous pour voir ce qu’on apportait comme concepts. Il nous guidait dans la direction artistique qu’on devait prendre.
Six mois loin de ses racines pour faire ce que l’on aime, c’est une expérience mémorable !
En outre, c’est très sympa là-bas, il y a eu un gros choc culturel !
Être sûr de son choix et ne pas lâcher en n’oubliant pas de se remettre en question. La motivation et la constance, ça paie !
D’autres projets ?
Actuellement, j’ai un projet pour un magasin de Saint-Nazaire qui s’appelle La Base, un concept store qui a lancé un appel auprès d’artistes locaux. Concrètement, il s’agit de dessiner une gamme de tee-shirts propre au magasin et en rapport avec la ville et quatre de ses monuments (la base sous-marine, la Soucoupe, la grue Titan, les forges de Trignac). Les dessins sont finis. J’ai travaillé avec Maxime Germain. Le projet devrait être validé prochainement. Courant mars 2023, il y aura une soirée de lancement de ces tee-shirts.
Je me suis aussi mis à la musique en tant que guitariste. Nous faisons une maquette avec mon groupe qui s’appelle Legacy. C’est du rock alternatif.
Vous avez aussi collaboré à une BD, pouvez-vous nous en dire plus ?
C’est une longue histoire. J’avais rencontré l’auteur aux journées portes ouvertes chez Pivaut lorsque que j’étais en 3ème année. Il m’a commandé une couverture pour un roman que n’est finalement pas sorti. En revanche, j’ai fait une deuxième couverture pour un autre roman qui s’appelle Minerva Project.
Après le covid, l’auteur, Vincent Langlais a lancé la BD à partir du bouquin. Il fallait produire trois planches finalisées plus la couverture. Nous n’avons pas eu retour positif des maisons d’éditions. En fin de compte, j’ai quitté le projet en raison d’un désaccord avec l’auteur.
Comment analysez-vous l’évolution du Concept Art ?
C’est de plus en plus sélectif notamment par rapport à la façon dont on travaille. L’intelligence artificielle prend de plus en plus de place dans ce monde, cela induit un écrémage énorme dans les grands studios. Pour garder sa place, il faut être très bon.
Dans 5 ans, vous ferez quoi idéalement ?
J’imagine avoir mon propre studio avec mon équipe d’illustrateurs, de graphistes et d’imprimeurs parce que ce que je fais aujourd’hui en imprimerie j’aimerais beaucoup le cumuler avec mon activité de freelance développement visuel.
Clairement, ce serait super d’avoir une boite de production pour des clients de tous bords (illustrations, menu de restaurant, etc…). C’est un gros projet qui suppose d’être entouré par de bonnes personnes !
Retrouvez le travail de Pol Lerigoleur: Instagram: @flashpfk
Artstation: https://pfk.artstation.com
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