Les coulisses de la production d’animation
Les 3e années en animation 2D Pivaut à Nantes ont eu la chance de bénéficier d’un workshop intensif mené par Céline Durieux, professionnelle aguerrie du secteur de l’animation. Organisé sur deux journées, ce workshop avait pour ambition de plonger les étudiants dans les arcanes du monde professionnel au plus proche de leurs futurs enjeux.
Au programme : six heures par jour mêlant théorie et retours d’expérience, découpées en quatre grands axes. La première journée était dédiée à la gestion de production et à l’économie du cinéma d’animation, abordant la structuration des studios, les différences entre production et animation, ainsi que les rouages du financement des projets audiovisuels en France. La seconde journée, plus axée sur les statuts professionnels et les réalités de l’emploi, s’est articulée autour du statut de réalisateur, de l’intermittence, du freelancing, ainsi que du marché du travail dans l’animation.
Avec rigueur et bienveillance, Céline Durieux a ainsi permis aux étudiants de mieux cerner leur futur environnement professionnel, notamment grâce à des sujets liés à l’activité : droits d’auteur, convention collective, fonctionnement du recrutement, ou encore étude de l’emploi via Audiens. Un apport précieux dans une industrie où l’anticipation et la compréhension des cadres juridiques sont essentielles.
Construire des ponts entre ambition et production
Céline Durieux a elle-même suivi un parcours inspirant. Passionnée très jeune par le jeu vidéo, elle entame ses études à Supinfocom en réalisation numérique avant d’intégrer la prestigieuse formation en Gestion de Production des Gobelins. Elle débute chez Method Animation en tant qu’assistante de production sur une série 3D, puis enchaîne avec un passage formateur chez Cube Creative, où elle apprend la gestion de projet en autonomie sur des formats courts publicitaires.
C’est chez Folivari qu’elle prend un nouveau tournant, en devenant directrice de production. Aujourd’hui, elle est cheffe de studio chez Fost, poste créé sur mesure pour elle à Paris, preuve d’une reconnaissance de son expertise et de sa vision. Elle y supervise les phases de lancement de projets, notamment sur des œuvres de grande envergure comme l’adaptation de Splinter Cell en série animée 2D pour Netflix et Ubisoft.
Si elle laisse ensuite les rênes aux directeurs de production, son implication reste centrale dans le recrutement, l’organisation des équipes et la communication — interne comme externe. Elle représente d’ailleurs le studio lors de grands rendez-vous professionnels, tels que le Festival d’Annecy ou les événements du RECA.
Produire ensemble, un métier entre rigueur et passion
Ce qui ressort de l’intervention de Céline Durieux, au-delà de sa parfaite maîtrise des mécanismes de production, c’est son approche humaine du métier. Elle considère chaque projet comme une aventure collective, où l’environnement de travail et la qualité des échanges sont aussi importants que le produit fini. Pour elle, l’adaptation est une force, et c’est dans la complémentarité entre rigueur et sensibilité d’artistes qu’elle puise l’essence de son travail. Le lien avec les artistes l’anime tout particulièrement tout comme son engagement dans une industrie où la technique doit toujours servir l’émotion.
Elle transmet également des conseils concrets à la nouvelle génération : un bon assistant de production doit combiner curiosité technique, compréhension artistique et maîtrise des outils numériques. La maîtrise de l’anglais est, selon elle, indispensable, notamment à l’ère des coproductions internationales et du développement des plateformes.
Ce workshop à Pivaut s’est révélé un véritable temps d’échange, de préparation au monde réel, porté par une professionnelle à la fois exigeante et profondément humaine. Céline Durieux incarne ce trait d’union entre l’industrie et les artistes, entre la gestion et la passion. Un modèle inspirant pour les animateurs et animatrices de demain.